Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/358

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mais elle ne nous donne pas pour cela un résultat vrai ; et Hercule n’en est pas moins le Soleil personnifié et chanté dans un poème. Les temps où l’on fait vivre Christ, je le sais, sont plus rapprochés de nous que le siècle d’Hercule. Mais quand une erreur est établie, et que les docteurs mettent au nombre des crimes une critique éclairée ; quand ils fabriquent des livres ou les altèrent et en brûlent d’autres, il n’y a plus de moyen de revenir sur ses pas, surtout après un long laps de temps.

S’il y a des siècles de lumière pour les philosophes, c’est-à-dire, pour un très petit nombre d’hommes, tous les siècles sont des siècles de ténèbres pour le grand nombre, surtout en fait de religion. Jugeons de la crédulité des peuples d’alors par l’impudence des auteurs des premières légendes. Si on les en croit, ils n’ont pas entendu dire, ils ont vu ce qu’ils racontent. Quoi ? des choses absurdes, extravagantes par le merveilleux, et reconnues impossibles par tout homme qui connaît bien la marche de la Nature. Ce sont, dit-on, des hommes simples qui ont écrit. Je sais que la légende est assez sotte ; mais des hommes assez simples pour tout croire ou pour dire qu’ils ont vu quand ils n’ont pu rien voir, ne nous offrent aucune garantie historique. Au reste, il s’en faut beaucoup que ce soit tout simplement des hommes sans éducation et sans lumières qui nous ont laissé les évangiles. On y reconnaît encore la trace de l’imposture. Un d’entre eux, après avoir écrit à-peu-près ce qui est dans les trois autres, dit que le