Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/447

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reusement tempérées, qu’il n’y règne jamais de maladies. Les temples y sont habités par les dieux eux-mêmes. Les hommes conversent et se mêlent avec eux. Les habitants de ce délicieux séjour sont les seuls qui voient le Soleil, la Lune et les Astres tels qu’ils sont réellement, et sans que rien altère la pureté de leur lumière. On voit que la féerie a créé cet Élysée pour amuser les grands enfants, et leur inspirer le désir d’aller un jour l’habiter ; mais la vertu seule doit y donner entrée.

Ainsi ceux qui se seront distingués par leur piété et par l’exactitude à remplir tous les devoirs de la vie sociale, passeront dans ces demeures quand la mort les aura affranchis des liens du corps et tirés de ce lieu ténébreux où la génération a précipité nos âmes. Là se rendront tous ceux que la philosophie aura dégagés des affections terrestres, et purgés des souillures que l’âme contracte par son union à la matière. C’est donc une raison, conclut Socrate, de donner tous nos soins ici-bas à l’étude de la sagesse et à la pratique de toutes les vertus. Les espérances qu’on nous propose sont assez grandes pour courir les chances de cette opinion, et pour n’en pas rompre le charme. Voilà le but de la fiction bien marqué ; voilà le secret des législateurs et le charlatanisme des philosophes les plus renommés.

Il en fut de même de la fable du Tartare, destinée à effrayer le crime par la vue des supplices de la vie future. On suppose que cette terre n’offre pas partout le même spectacle, et que toutes ses parties ne