Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/473

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Dieu même. Quant aux législateurs qui ont cherché dans la religion un moyen de resserrer les liens de la vie sociale, et de rappeler l’homme aux devoirs sacrés de la parenté et de l’humanité, je pourrais leur demander s’ils se seraient attendus qu’il y aurait une initiation, dont le chef dirait à ses sectateurs : « Croyez-vous que je sois venu apporter la paix sur la Terre ? Non, je vous assure, mais la division ; car désormais, s’il se trouve cinq personnes dans une maison, elles seront divisées les unes contre les autres ; trois contre deux, et deux contre trois. Le père sera divisé avec le fils, le fils avec le père, la mère avec la fille, la fille avec la mère, la belle-fille avec la belle-mère, et la belle-mère avec la belle-fille. » Cette horrible morale n’a été que trop malheureusement prêchée par nos prêtres durant la révolution. Ils ont porté la division dans toutes les familles, et intéressé à leur cause ou plutôt à leurs vengeances tous ceux qui par leurs écrits, leur crédit, leur argent ou leurs armes ont pu les servir. Ils ont détaché de la patrie et de la cause de la liberté tous ceux qui ont été assez faibles pour prêter l’oreille à leurs discours séditieux. Ils ont fait souvent retentir leurs tribunes mensongères de ces terribles imprécations de leur maître : « Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père et sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » À combien de forfaits une pareille morale n’ouvre-t-elle pas la porte ! L’Église, durant la révolution, a été l’arsenal de tous les crimes, et la