Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/518

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fique du Monde : on n’y voit que de l’or au dehors et au dedans ; on la nomme séjour de la joie. À l’extrémité du Ciel est la plus belle de toutes les villes : on l’appelle Gimle ; elle est plus brillante que le Soleil même. Elle subsistera encore après la destruction du Ciel et de la Terre ; les hommes bons et intègres y habiteront pendant tous les âges.

On remarque dans les fables sacrées de ces peuples, comme dans l’Apocalypse, un embrasement du Monde actuel, et le passage des hommes à un autre Monde dans lequel ils doivent vivre. On voit, à la suite de plusieurs prodiges qui accompagnent cette grande catastrophe, paraître plusieurs demeures, les unes agréables, les autres affreuses. La meilleure de toutes, c’est Gimle. L’Edda parle, comme l’Apocalypse, d’un Ciel nouveau et d’une Terre nouvelle. « Il sortira, dit-il, de la mer, une autre Terre belle et agréable, couverte de verdure et de champs où le grain croîtra de lui-même et sans culture. Les maux seront bannis du Monde. » Dans la Voluspa, poème des Scandinaves, on y voit aussi le grand dragon de l’Apocalypse, que le fils d’Odin ou le dieu Thor attaque et tue. « Alors le Soleil s’éteint ; la Terre se dissout dans la mer ; la flamme dévorante atteint toutes les bornes de la création, et s’élance vers le ciel. Mais du sein des flots, dit la prophétesse, je vois sortir une nouvelle Terre habillée de verdure. On voit des moissons mûres qu’on n’avait pas semées : le mal disparaît. À Gimle, je vois une demeure couverte d’or, et plus brillante que le So-