Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/522

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phique des Anciens, qui disait que l’incendie du Monde arrivait quand le principe du feu était dominant, et le déluge quand le principe de l’eau devenait surabondant. Ces désastres néanmoins n’entraînaient pas la destruction totale du Monde.

Il était une autre catastrophe bien plus terrible, et qui amenait la destruction universelle de toutes choses : c’était celle qui résultait de la métamorphose ou de la transmutation des quatre chevaux l’un dans l’autre, ou, pour parler sans figure, de la transfusion des éléments entre eux, jusqu’à ce qu’ils se fondissent tous dans une seule nature, en cédant à l’action vigoureuse du plus fort. Les Mages comparent encore à un attelage de chars ce dernier mouvement. Le cheval de Jupiter, étant le plus vigoureux, consume les autres, qui sont, à son égard, comme s’ils étaient de cire, et il fait rentrer en lui toute leur substance, étant lui-même d’une nature infiniment meilleure. Après que la substance unique s’est étendue et raréfiée de manière à reprendre toute la pureté de sa nature primitive, elle tend alors à se réorganiser et à reproduire les trois autres natures ou éléments, d’où se compose un nouveau Monde d’une forme agréable, et qui a toutes les grâces et la fraîcheur d’un ouvrage neuf. Voilà le précis de cette cosmogonie, dont nous donnons une explication détaillée dans notre manuscrit des Cosmogonies comparées, qui est depuis longtemps prêt à être imprimé. Il n’est donc pas étonnant de voir reproduit sous d’autres formes, dans les diverses sectes religieuses, ce dogme philosophique d’un