Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/524

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daction des premiers chapitres de la Genèse, et qui a créé la fable de l’arbre des deux principes, ou de l’arbre de la science du bien et du mal, et celle du fameux Serpent, qui introduit dans le Monde un mal qui ne peut être réparé que par l’Agneau.

Le but de la fiction apocalyptique était non seulement d’exciter l’étonnement des initiés aux mystères de l’Agneau, mais encore d’imprimer la terreur dans le cœur de tous ceux qui ne seraient pas fidèles aux lois de l’initiation ; car toutes les grandes fables sacerdotales, celles du Tartare, des déluges, de la fin du Monde, etc. ont eu ce but. Les prêtres ont voulu gouverner le Monde par la peur. On a armé toute la Nature contre l’homme : il n’y a aucun phénomène qui n’ait été un signe ou un effet de la colère des dieux. La grêle, le tonnerre, l’incendie, la peste, etc., tous les fléaux qui affligent notre triste humanité ont été regardés comme autant de coups de la vengeance divine, qui frappe les générations coupables. L’incendie de Sodome est présenté comme une punition des crimes de ses habitants. Les Arabes ont des tribus qu’ils appellent perdues, parce qu’elles n’ont pas obéi à la voix des prophètes. La fameuse Atlantide, qui n’a peut-être existé que dans l’imagination des prêtres d’Égypte, ne fut submergée que parce que les dieux voulurent punir les crimes de ces insulaires. Les japonais ont aussi la fiction de leur île Maury, également submergée par une suite de la vengeance divine. Mais c’est surtout du dogme philosophique sur la transmutation des éléments dont