Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/54

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la Lune ; ils adoraient ces deux astres comme les deux causes suprêmes qui régissent le Monde. Il en était de même des peuples du Brésil, des Caraïbes, des Floridiens, des Indiens de la côte de Cumana, des sauvages de la Virginie, et de ceux du Canada et de la baie d’Hudson.

Les Iroquois appellent le Ciel Garonthia ; les Hurons, Sironhiata, et les uns et les autres l’adorent comme le grand génie, le bon maître, le père de la vie ; ils donnent aussi au Soleil le titre d’Être suprême.

Les sauvages de l’Amérique septentrionale ne font point de traité sans prendre pour témoin et pour garant le Soleil, comme nous voyons que fait Agamemnon dans Homère, et les Carthaginois dans Polybe. Ils font fumer leurs alliés dans le calumet, et en poussent la fumée vers cet astre. C’est aux Panis, qui habitent les bords du Missouri, que le Soleil a donné le calumet, suivant la tradition de ces sauvages.

Les naturels de l’île de Cayenne adoraient aussi le Soleil, le Ciel et les Astres. En un mot partout où Ton a trouvé des traces d’un culte en Amérique, on a aussi reconnu qu’il se dirigeait vers quelques-unes des parties du grand tout ou du Monde.

Le culte de la Nature doit donc être regardé comme la religion primitive et universelle des deux Mondes. À ces preuves tirées de l’histoire des peuples des deux continents s’en joignent d’autres tirées de leurs monuments religieux et politiques, des divisions et