Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/87

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elle partage éternité du Ciel dans sa masse et dans sa force et ses qualités propres, de l’autre elle porte dans son sein et à sa surface une foule innombrable de corps extraits de sa substance et de celle des éléments qui l’enveloppent. Ceux-ci n’ont qu’une existence momentanée, et passent successivement par toutes les formes, dans les diverses organisations qu’éprouve la matière terrestre : à peine sortis de son sein, ils s’y replongent aussitôt. C’est à cette espèce particulière de matière, successivement organisée et décomposée, que les hommes ont attaché l’idée d’être passager et d’effet, tandis qu’ils ont attribué la prérogative de causes à l’Être perpétuellement subsistant, soit au Ciel et à ses Astres, soit à la Terre, avec ses éléments, ses fleuves, ses montagnes.

Voilà donc deux grandes divisions qui ont dû se faire remarquer dans l’Univers, et qui séparent les corps existants dans toute la Nature par des différences très-tranchantes. A la surface de la Terre, on voit la matière subir mille formes diverses, suivant les différentes contextures des germes qu’elle contient, et les configurations variées des moules qui les reçoivent et où elles se développent. Ici, elle rampe sous la forme d’un arbuste flexible ; là, elle s’élève majestueusement sous celle du chêne robuste ; ailleurs, elle se hérisse d’épines, s’épanouit en roses, se nuance en fleurs, se mûrit en fruits, s’allonge en racines ou s’arrondit en masse touffue, et couvre de son ombre épaisse le vert gazon, sous la forme