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les parques

Regarde seulement ce qu’a fait l’agonie
De ce corps féminin tout pétri de beauté.
Sauf les derniers frissons de la force fuyante,
Les membres n’offrent plus qu’une image effrayante
D’appesantissement et d’immobilité.
L’effort n’ébranle plus l’appareil musculaire,
Et même en ce déclin l’ombre crépusculaire,
Avant l’effort suprême, éteint la volonté.


Un lien n’étreint plus l’idée incohérente.
Écho mystérieux, la parole expirante
S’attarde, s’alourdit, s’entrecoupe et se tait.
Le regard, émoussé comme à l’heure première,
Perd la fleur de la vie en perdant la lumière ;
L’œil clos du nouveau-né jadis la redoutait,
L’œil hagard du mourant la cherche évanouie ;
Le monde extérieur s’efface avec l’ouïe ;
Le cerveau se dérobe au poids qu’il supportait.



Le cœur presse et suspend son allure brisée.
Goutte à goutte, le sang suit l’artère épuisée,