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les parques

Vagues comme l’azur sans fond d’un ciel d’été,
Effacent le sillon des souffrances connues,
Et, pénétrant le cœur d’extases ingénues,
L’inondent de langueur ou de sérénité.



Et le sculpteur, dictant au ciseau sa pensée,
Achève fièrement l’ébauche commencée
Par le dieu qui pétrit l’argile et l’anima.
Il nous crée à son tour ou nous réduit en poudre.
Il rêve un Jupiter dont il forge la foudre
Au feu que le Titan Prométhée alluma.
Ô débiles mortels, de robes revêtues
Nous gardons vos logis, vos temples, vos chemins ;
Mais lorsque vous baisez nos banales statues,
Et que vous étreignez nos genoux de vos mains,
Notre divinité contemple avec envie
Ces marbres empruntant l’ivresse de la vie
Aux traits humiliés des visages humains.