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Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/246

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Dieu en prêchant, et qu’ils présentent leurs vœux au Seigneur en le suppliant. C’est pourquoi ils doivent se conduire de telle manière qu’ils soient agréables devant Dieu et devant les hommes ; car, comme le dit le pape Alexandre : « Autant les prêtres du Christ seront plus dignes, autant ils seront exaucés plus facilement dans les nécessités du peuple, pour lesquelles ils crient devant le Seigneur. » Et, comme l’Apôtre le dit : « Le prêtre n’est pas médiateur pour un seul homme, et il ne peut réconcilier ceux que divise la discorde, s’il ne forme en même temps un avec chacun, par le lien de l’association et de l’amitié ; » car, si celui qui déplait est envoyé pour intercéder, l’esprit de celui qui est irrité contre lui et contre son prochain sera provoqué à une conduite pire que la première.

XV. On comprend aussi sous le nom de presbyter l’évêque et le prêtre (sacerdos), comme cela paraît clairement par ces mots que l’Apôtre écrit à Tite, qu’il appelle à la fois évêque et prêtre (presbyterum). Et l’on prouve de beaucoup de manières pourquoi l’évêque et le prêtre sont une même chose. Les prêtres ont pris leur commencement, dans l’Ancien-Testament, des fils d’Aaron, et les évêques d’Aaron lui-même. Ceux qui s’appelaient alors prêtres (sacerdotes) sont maintenant nommés presbyteri, et ceux qui s’appelaient princes des prêtres se nomment maintenant évêques. Et aujourd’hui les vocables sont différents, de telle sorte que l’évêque ne s’appele pas presbyter, et vice versa, parce que très-anciennement (antiquitus), quand les presbyteri (vieillards) se livraient aux pratiques de la piété, on les ordonnait prêtres en tout lieu, et que chez les Juifs ceux qui étaient les chefs du peuple s’appelaient presbyteri ( ou vieillards), nom qu’ils recevaient comme une marque d’honneur. On les appelait aussi évêques ou spéculateurs, à cause de l’œuvre qu’on leur voyait accomplir, et parce qu’ils étaient chargés de veiller à tout ce qui avait été établi pour le culte de la religion.