Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/18

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pour leur salut ; mais, en passant par ces ministres impurs comme par un canal, elle n’est pas souillée. »

XIX. Cependant les sectateurs d’Arnauld, hérétiques perfides, disent qu’on ne lit nulle part que le Christ ait livré l’Eghse, son épouse, en garde à des ministres impurs et luxurieux, ou leur ait donné le pouvoir de célébrer les sacrés mystères, ou leur ait donné les clefs de son royaume ou le pouvoir de lier et de délier, « parce qu’eux seuls (comme dit Grégoire), les justes placés dans cette chaire, ont le pouvoir de lier et de délier comme les apôtres, eux qui gardent avec la doctrine de ces hommes leur vie et leur foi. » D’où vient, comme ils disent, que les sacrements donnés par de pareils hommes n’ont aucune valeur et ne profitent pas pour le salut. Car on lit dans le livre des Nombres : « Tout ce qu’un homme impur aura touché, il le rendra impur. » Et le Christ : « Un arbre mauvais ne peut produire de bons fruits. » Dieu dit à David, pécheur : « Pourquoi racontes-tu ma justice, et fais-tu passer mes louanges par ta bouche ? » Et l’Apôtre : « Tout est pur pour ceux qui sont purs ; mais rien n’est pur pour ceux qui sont souillés et pour les infidèles. » Et [saint] Grégoire (In Pastorali, l. I, cap. x et xcix, dist. § i) : « Lorsqu’un homme qui déplaît est envoyé pour intercéder, l’ame de l’homme irrité est provoquée aux dernières extrémités. » Aussi, dans le même ouvrage (1. III, cap. xii) : Il est nécessaire que sa main soit pure, cette main qui a soin de laver les souillures, de peur que, sale elle-même, elle ne souille davantage tout ce qu’elle aura à toucher, qui l’est déjà. »

XX. Or, on célèbre la messe à la troisième, à la sixième et à la neuvième heures[1] : à la troisième heure, parce que, selon [saint] Marc, le Christ à cette heure fut élevé en croix et crucifié par les langues des Juifs, qui criaient : « Crucifie-le ! »

  1. [Hora tertia, sexta et nona.] L’heure de tierce, de sexte et de none.