Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/193

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ainsi à entendre que le Christ lui-même a institué ce sacrement, et qu’il en a légué la tradition et l’observance à l’Église, en disant : « Ceci est mon corps… faites ceci en mémoire de moi… » Le prêtre arrange et place l’hostie sur le corporal, en faisant le signe de la croix, parce que, de même que l’offrande du Christ fut faite sur la croix, ainsi l’offrande du prêtre, qui a lieu en mémoire de celle du Christ, doit être faite avec le signe de la croix. Il place aussi le corporal sur la croix faite avec le chrême lors de la consécration de l’autel, parce que le Christ a attaché sa chair à la croix. Le vin dans le calice représente le sang du Christ, et c’est pourquoi le diacre seul, et non le prêtre, figure du Christ, tient le calice, pour montrer que dans l’immolation du Christ le sang fut séparé du corps. Cependant le diacre n’offre pas seul le calice, mais de concert avec le prêtre, et il le met sur la palle dite corporal, ou plutôt entre lui et le prêtre ; ce qui ressort de ce qu’il ne dit pas j’offre au singulier, comme fait le prêtre à l’oblation de l’hostie, mais : « Seigneur, nous t’offrons le calice du salut. » D’où il apparaît clairement que tous deux doivent prononcer ces paroles. Or, le diacre offre le calice avec le prêtre, parce que non-seulement le Christ s’est offert lui-même à Dieu le Père, mais aussi parce que par son Évangile, dont le diacre est la figure et le porteur, il a institué les cérémonies de ce sacrifice et les a confiées à l’Église. C’est le diacre, comme prédicateur de l’Évangile, qui doit, en vertu de sa charge, révéler et manifester cette institution et cette recommandation que l’Église militante est tenue d’observer. C’est pourquoi le diacre doit partager avec le prêtre le soin d’offrir le calice, mais non pas cependant celui de consacrer, parce que cet office n’appartient qu’au seul prêtre.

XVII. Cependant c’est à l’évêque ou au prêtre seul à mêler dans le calice le vin et l’eau, chose qu’il n’est permis de faire à aucun de leurs inférieurs, parce que c’est le Christ seul qui a racheté les peuples par son sang. De plus, ce mélange désigne