Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/205

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fidèle, qui chantait : « Hosanna au plus haut des cieux, » entra dans le temple, dans le voisinage duquel il allait être bientôt immolé.


CHAPITRE XXXI.
LE PRÊTRE ENCENSE L’AUTEL UNE SECONDE FOIS.


I. Après avoir reçu l’offrande mystique dont nous venons de parler, on brûle de l’encens, pour figurer ce que raconte Jean dans l’Évangile, et dont on a dit un mot vers le commencement du chapitre qui précède celui-ci, savoir : que Marie-Madeleine prit une livre d’huile de nard pur et précieux, et en oignit les pieds de Jésus, et la maison fut remplie de l’odeur de ce parfum. Le prêtre balance l’encensoir sur l’autel et autour, en formant le signe de la croix sur le sacrifice et l’autel, afin, par le signe de la croix et l’encens, de déjouer la malignité des piéges du diable et d’y échapper.

II. En balançant trois fois l’encensoir sur l’autel et autour, il rappelle que Marie oignit à trois reprises le corps de Jésus, premièrement, elle oignit les pieds de Jésus chez Simon le Pharisien. Deuxièmement, lorsque chez Simon le lépreux elle répandit un parfum sur sa tête. Troisièmement, lorsqu’elle acheta des aromates et vint embaumer Jésus, qu’on avait déjà mis dans le sépulcre, car la volonté est réputée pour le fait (XVII, q. i). Si donc elle n’a pas accompli son désir, cependant il a eu un commencement d’exécution. Lorsqu’ensuite on encense l’autel de tout côté, c’est pour montrer que cette action de Madeleine a été publiée par toute l’Eglise, comme le Seigneur lui-même l’atteste : « En vérité, en vérité, je vous dis que partout où sera prêché cet Évangile, c’est-à-dire dans tout le monde, on racontera à la louange de cette femme ce qu’elle vient de faire. »