Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/213

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V. Car dans l’Ancien-Testament tous les prêtres priaient pendant la consommation du sacrifice : Jonathas commençait, et les autres répondaient. Ensuite le prêtre, pour exciter le peuple à la prière, ajoute : « Elevez vos cœurs, » vers le ciel et non vers la terre. Et il élève ses mains pour les raisons que nous avons dites à la fin du chapitre de l’Oraison ou de la Collecte. Le chœur répondra : « Nous les avons vers le Seigneur, » c’est-à-dire nous devons les avoir ; d’où vient qu’on trouve ainsi ces mots dans un canon de Cyprien (De consec., dist. i, Quando papæ). C’est pourquoi le prêtre, en disant la préface avant l’oraison du canon, prépare l’ame de ses frères par ces mots : « Elevez vos cœurs, » afin que, quand le peuple lui répondra : « Nous les avons vers le Seigneur, » il se tienne pour averti qu’il ne doit penser à rien autre qu’au Seigneur. Le chœur ajoute encore : « Nous les avons vers le Seigneur, » pour que l’Eglise, à l’exemple de la femme au parfum, élève son cœur au Verbe divin et oigne de l’huile de la foi catholique la tête du Christ, égal à Dieu le Père, qu’elle atteindra par la foi, et dont le prêtre poursuit avec raison les louanges en disant :

VI. « Rendons grâces au Seigneur notre Dieu, » parce que nous devons le remercier de tous les bienfaits qu’il nous a ac cordés. Le chœur répondra : « Nous le devons, et il est juste, » parce que nous devons rendre grâces à Dieu tout-puissant. Le prêtre dit ensuite : « Par le Christ notre Seigneur, » ce qu’il faut compléter ainsi : « Confiants et croyants que par le Christ les Anges louent sa majesté, les Dominations l’adorent, les Puissances tremblent en sa présance. » L’Eglise conclut admi rablement les termes de cette sainte confession, lorsqu’elle chante avec les anges et les hommes, et de tout le dévoûment de son cœur, l’hymne : « Saint, saint, saint est le Dieu des armées, les cieux et la terre sont remplis de ta gloire, etc., » dont on parlera plus bas.

VII. On peut aussi rapporter l’office de la préface à ce que