Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/29

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la nativité du Seigneur. La première collecte se rapporte à ce que le Seigneur faisait environ l’âge de douze ans, savoir, lorsque, montant à Jérusalem, il s’asseyait au milieu des docteurs, écoutant et interrogeant. L’épître appartient à la prédication de [saint] Jean. Le répons se rapporte à la bonne volonté des apôtres, savoir, comment ils furent appelés par le Seigneur et comment ils le suivirent. Allelu-Ia appartient à l’allégresse de leur ame, qu’ils avaient à la suite de ses promesses et de ses miracles, qu'il faisait ou qu’ils faisaient par son nom. L’évangile regarde le temps depuis sa prédication jusqu’au temps prédit [de sa mort]. Et ce qui a ensuite lieu pendant l'office de la messe se rapporte à ce temps qui est depuis le dimanche, quand les enfants des Hébreux allèrent au-devant de lui, jusqu’au jour de son Ascension ou de la Pentecôte. L’oraison dite secrète (la secrète), jusqu’à Nobis quoque peccatoribus, désigne cette oraison à laquelle Jésus s’exerçait sur le mont des Oliviers. Et ce qui a lieu après signifie ce temps pendant lequel le Seigneur fut couché dans le sépulcre. Quand on met le pain dans le vin, cela montre que l’ame de Dieu retourne dans son corps. La salutation qui suit signifie les saints faits ensuite par le Christ aux disciples. La fraction du pain (oblatœ)[1] figure la fraction

  1. Oublies. Les hosties, ou pain à chanter (la messe), que les prêtres consacrent à l’autel, étaient appelées oblatæ. Fulbert, évêque de Chartres (ep. 1), dit : [Multæ oblatæ propter vota offerentium, unus panis est propter unitatem corporis Christi]. Le 5e Concile d’Arles (can. 1) : [Ut oblatæ quæ in sacro offeruntur altari a comprovincialibas episcopis, non aliter nisi ad formam Arelatensis offerantur ecclesiaî]. Et parce que les oublies de cuisine et de pâtisserie sont faites de la même façon, elles furent aussi appelées oblatæ, comme le prouve ce passage de Geoffroy, abbé de Vendôme, qui (lib. 1) en décrit ainsi la confection : [His panibus, quos oblatas appellant, conficiendis pariter et coquendis exhibebat ministerium. Cumque ille instrumentum ferreum, ut sæpe vidistis, hujusmodi panibus coquendis Calefecisset, et illas ferri patenas, quae sibi concatenatæ artificiosa diligentia nunc aperiuntur, nunc relaxantur, suscipiendis quæ coquenda erant, aperuisset]. On ne peut mieux décrire l’outil employé encore aujourd’hui à la fabrication des oublies, des hosties et des pains à cacheter. Enfin, Ison (De miraculis S. Othmari, l. 1, c. 3) dit que les oublies d’autel étaient de forme ronde : [Quaedam panis rotulæ, quæ vulgo oblatæ dicuntur]. On donnait le nom d’oublieurs à ceux qui, au moyen-âge, se livraient exclusivement à la confection de cette sorte de pâtisserie ; aujourd’hui, il n’est resté