Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/308

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pas certain de l’endroit où son prédécesseur en est resté, comme il y aurait danger de réitérer les paroles sacramentelles ou de les passer sous silence, il placera cette hostie sur le propitiatoire, et recommencera à officier, comme nous l’avons dit plus haut.

Suivent ces mots : mysterium fidei, « mystère de foi. »

XX. On l’appelle mystère de foi, parce que l’on voit une chose et que l’on en comprend une autre. On nous ordonne de croire, nous n’osons pas discuter ; car la foi ne subsiste que pour les choses cachées, d’après ces mots : « La foi n’a pas le mérite, etc. » (ut supra, Greg., De consec., d. ii, Quid sit ad fidem). S. Grégoire dit qu’on l’appelle mystère de foi, parce que nous devons croire que notre salut consiste en cela, ou parce que sans la foi ce sacrement n’a pas lieu, c’est-à-dire, sans la foi, ce mystère ne peut être complètement compris. Or, on dit que c’est un mystère, parce qu’il renferme une économie secrète et cachée (I, q. i, Multi). Or, mystère en grec veut dire secret en latin. Et, selon Innocent III (De celeb. mis., c. Cum Marthœ), aucun des évangélistes n’a dit ces paroles. Or, de ces paroles de l’Écriture sainte, et d’autres encore, certains auteurs ont inféré que le corps et le sang du Christ ne se trouvent pas réellement dans le sacrement de l’autel, mais que c’est seulement une image, une apparence, une figure, par cette raison que l’Ecriture nomme quelquefois ce que nous recevons sur l’autel un sacrement, un mystère et un exemple ; mais certainement ils se laissent prendre au filet de l’erreur, comme nous l’avons dit dans la sixième particule du canon, au mot Fregit. Car serait-ce que le sacrement de l’autel n’est pas une réalité, parce qu’il est une figure ? Loin de nous cette erreur ! Et, s’il en était ainsi, la mort du Christ ne serait donc pas une réalité, parce qu’elle est une figure ? La résurrection du Christ ne serait donc pas une réalité, parce qu’elle est une figure ? Car la mort et la résurrection du Chrit sont une figure, une image et une similitude, comme l’Apôtre le déclare manifestement, lorsqu’il dit : « Le Christ