Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/318

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propose le souvenir de trois choses, c’est-à-dire de la passion bienheureuse du Christ, de sa résurrection des enfers, et de sa glorieuse ascension dans les cieux. La première, c’est-à-dire la passion, excite notre charité ; la seconde, ou la résurrection, corrobore notre foi ; la troisième, c’est-à-dire l’ascension, réjouit notre espérance.

II. Car quoi de plus capable d’enflammer notre amour que de voir que Dieu n’a pas épargné son propre Fils ? (Rom., viii). Quoi de plus propre à confirmer la foi en nous que de voir que le Christ est ressuscité d’entre les morts ? Car, de même qu’en Adam meurent tous les hommes, ainsi dans le Christ tous seront vivifiés. Quoi de plus propre à augmenter notre foi que le Christ montant au ciel, à la tête de ceux qu’il ramène de la captivité (cap. De do.) pour être ses serviteurs dans son propre royaume ?

III. Le prêtre donc, qui représente ce mystère, en disant : tam beatœ passionis, étend les mains en forme de croix, afin que, par ce geste de son corps, il représente l’extension des mains du Christ sur la croix, ce que pourtant d’autres font en disant : Hanc igitur oblalionem, représentant le crucifiement qui doit suivre aussitôt. Et parce que le Christ, faisant une longue prière, entra en agonie, c’est pour cela que le prêtre représente en quelque sorte cette agonie par le maintien de ses yeux et de son visage ; mais en disant : nec non et ab inferis resurrectionem, et après avoir ramené ses mains à lui comme auparavant, il les élève un peu. D’où vient que dans le cantique d’Habacuc, il est dit : « La souveraineté a élevé ses mains en haut, » pour marquer que le Christ, lion invincible, est ressuscité d’entre les morts. Le prêtre fait aussi le même geste en disant : sed et in cœlos gloriosœ ascensionis ; il les élève également jusqu’aux épaules, pour marquer que le Christ tenant ses mains étendues, fut enlevé aux cieux, où il est assis à la droite de Dieu le Père.

IV. On doit ainsi comprendre Unde et memores. Par ces