Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/331

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du prêtre. Car, selon saint Augustin, le prêtre ne demande que l’hostie soit portée devant Dieu que pour cette raison c’est-à-dire pour que l’on comprenne que ces mystères ne se font, c’est-à-dire que le pain et le vin ne sont transsubstantiés dans ce sacerdoce ou ce mystère que par la vertu de l’Esprit saint. Mais, comme déjà la transsubstantiation a eu lieu on peut expliquer la formule de cette troisième manière : « Ordonne que ces choses, c’est-à-dire le corps mystique du Christ, à savoir l’Église militante de Jésus-Christ, soient portées, soient associées, in sublime altare tuum, à l’Église triomphante, qui est appelée autel, d’après ces paroles du Lévitique : « Le feu brûlera toujours sur mon autel, » c’est-à-dire la ferveur de la charité triomphera dans l’Église ; et ceci : « par les mains de ton ange, » c’est-à-dire par l’opération et la vertu du Christ ton Fils, qui est l’ange du grand Conseil (Es., ix). Car il a uni son corps mystique à Dieu son Père et à l’Église triomphante. On peut encore expliquer les susdites paroles d’une quatrième manière : cet ange du grand Conseil c’est ce Conseiller par le conseil de qui le Père a créé le monde et créé une seconde fois le sublime autel. Le Christ crucifié est, en la présence de Dieu, assis à la droite du Père. L’Ange porte donc ces sacrements sur le sublime autel en présence de Dieu ; et, montrant ses cicatrices, la victime intercède auprès de son Père, pour nous, qui consacrons ce sacrement. Or, quelles sont les choses que le prêtre désire être portées sur le sublime autel ; le Seigneur nous l’explique en disant : Ut quotquot, etc. Car, par là, c’est le corps mystique du Christ que l’on désigne, que le Christ attire chaque jour à lui parles membres qui le composent, ce qui a fait dire à Jérémie : « Tu m’appelleras Père, et tu entreras immédiatement après moi. »