Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/333

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pour les ames des défunts ; et j’approuve et je loue l’obligation de ces prières pour tous les défunts dans la société chrétienne catholique. » Et comme quelquefois les défunts n’ont pas de parents, d’enfants, d’alliés, d’amis qui prient pour eux, l’unique et pieuse mère, c’est-à-dire toute l’Église, comprend sous une commémoration générale tous les morts, et se met en communion avec eux sans faire mention de leur nom. Le pape Innocent a aussi statué (Eadem dist., De nominibus) qu’on ne réciterait pas le commun des défunts avant la consécration, car il pourrait être récité par le peuple. Mais cela n’est pas nécessaire pour Dieu, à qui rien n’est caché. Qui cum signo fidei nos prœcesserunt, a qui nous ont précédés avec le signe de la foi, » c’est-à-dire qui nous ont précédés devant le Seigneur (XIII, q. ii, Quam prœposterum, in fine). Non que là se trouve la foi ou l’espérance, car où est l’espérance là se trouve la réalité ; car la foi cesse, mais la charité ne tombe jamais ; mais parce que le signe de la foi est pris pour le caractère de la foi de la chrétienté (De pœ., d. ii, Charitas), qui distingue les fidèles des infidèles, d’après ces paroles : « J’ai entendu le nombre des élus, qui est de cent-quarante-quatre mille, tirés de toutes les tribus d’Israël. » Et dormiunt in somno pacis, « et dorment dans le sommeil de la paix, » d’après ces paroles : « Je dormirai, et je dormirai dans la paix ; » car l’Écriture se sert souvent, pour les défunts, de cette expression : dormientes, « dormant. »

III. Par la raison que, de même que ceux qui sont endormis se réveillent, ainsi les morts ressusciteront, selon ce que dit l’Apôtre : « Je ne veux pas que vous soyiez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne soyiez pas contristés, comme ceux qui n’ont pas d’espérance. » Et le Christ dit dans l’Évangile : « Lazare, notre ami, dort ; » pro ipsis, et omnibus in Christo quiescentibus. En cet endroit, le prêtre doit faire une mention spéciale des défunts qu’il préfère. On a terminé la mémoire de la mort du Christ, et c’est pourquoi notre