Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/393

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Père, aie pitié de nous. — Agneau qui as reconnu ta mère, aie pitié de nous. — Miséricordieux agneau qui as racheté le monde et qui t’es offert pour nous, donne-nous la paix. » Ou bien, encore, on dit trois fois Agnus Dei, pour désigner les trois états du corps du Christ, sur la terre, dans le sépulcre et dans le ciel.

III. On peut encore dire que le Christ est venu pour trois raisons. Premièrement, pour nous délivrer de la misère du péché. Deuxièmement, pour nous racheter du mal de la peine. Troisièmement, pour nous donner de la plénitude de sa grâce. Pour les deux premiers motifs, on dit deux fois : miserere nobis. Quant au troisième, on dit : dona nobis pacem. Cette demande de la paix suit aussitôt après que l’on a dit trois fois : Agnus Dei, pour marquer que l’Agneau a été envoyé par la bienveillance de la Trinité. D’où Isaïe : « Envoie ton Agneau, Seigneur, etc. ; » comme on lit dans l’Apocalypse : « Le Christ est l’agneau qui a été mis à mort dès l’origine du monde. » Et remarque que certains prêtres disent l’Agnus Dei les mains appuyées sur l’autel, montrant en cela qu’ils appliquent leur esprit tout entier aux paroles qu’ils prononcent. Car l’intention est proprement exprimée par la langue, non par les mains ; c’est pour cela que pendant que la langue parle les mains se reposent, et parce qu’aussi ils demandent pour le peuple la miséricorde et la paix céleste, et non terrestre, ce qui est désigné par la disposition des mains. D’autres, les mains jointes, se tiennent un peu inclinés sur l’autel, pour exprimer par cette inclinaison l’humilité qui est nécessaire dans la prière, et la jonction des mains symbolise une seule et même intention. Or, suivant l’antique coutume de l’école des chantres dans l’Église romaine, coutume que cette école observe encore, on ne varie pas à ce sujet, et on dit uniformément trois fois : « Christ, aie pitié de nous, » à cause des trois genres de péchés dont nous demandons la rémission, les péchés de pensées, commis par le cœur ; les péchés de paroles, par la bouche ; et les péchés d’ac-