Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/398

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IV. Or, le peuple se donne le baiser pendant la messe : premièrement, parce que (et nous l’avons déjà dit), comme nous avons été réconciliés au Très-Haut, après avoir été purifiés de nos péchés par l’immolation de la victime salutaire, c’est avec raison que l’Église a voulu qu’on se donnât le baiser de paix, lorsque l’hostie salutaire est immolée pour nos péchés. Les hommes se donnent donc mutuellement le baiser, c’est-à-dire le signe de la paix, pour montrer qu’ils sont unis dans le corps du Christ, par lequel la paix a été faite dans le ciel et sur la terre.

V. Deuxièmement, le pape Innocent Ier, qui statua qu’on se donnerait le baiser de paix dans l’église, ce que le pape Léon II avait déjà décrété (De consec., d. Pacem), s’exprime ainsi : « Vous désignez avant la consommation, c’est-à-dire avant la consécration des saints mystères, certains fidèles, pour donner le signal de la paix au peuple, ou bien vous faites en sorte que les prêtres se la donnent entre eux ; car, après toutes les choses, c’est-à-dire après la consécration, que je ne dois pas découvrir, c’est-à-dire que je ne peux pas découvrir, la paix doit nécessairement, c’est-à-dire à cause du mystère, être déclarée, par laquelle, c’est-à-dire parce que c’est par elle qu’il est constaté que le peuple a donné son assentiment à tout ce qui a eu lieu dans les saints mystères et a été célébré dans l’église, et dont l’achèvement ou la fin est désignée par le signe de la paix, qui les conclut ou les termine. »

VI. Troisièmement, le peuple se donne le baiser de paix, parce qu’il se félicite d’avoir mérité la grâce du Seigneur et d’être uni avec les anges par la mort de Jésus-Christ. Quatrièmement, dans ce baiser, la chair s’unit à la chair, et l’esprit à l’esprit, afin que nous, qui sommes unis par les liens du sang, par notre commune origine en Adam, nous soyions aussi unis par les liens de la charité. Ceux donc qui s’embrassent en se haïssant imitent le baiser du traître Judas.

VII. Cinquièmement, à cause du précepte de l’Apôtre dont