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CHAPITRE IV.


DE LA CONSÉCRATION ET DE L’ASPERSION DE L’EAU BÉNITE (2)

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I. Le prêtre qui doit célébrer les dimanches se pare d’abord de l’aube et de l’étole avant de revêtir la chasuble (planetam), afin d’être plus libre dans ses mouvements ; en cet état, il bénit l’eau, conformément à la règle donnée par le pape Alexandre Ier et il asperge d’eau bénite l’autel, l’église et le peuple, afin de chasser au loin toute impureté des esprits immondes, tant de la demeure que des cœurs des fidèles. Cette vertu est inhérente à l’eau exorcisée, et aussi parce que tout le peuple des chrétiens, qui a pris une seconde naissance dans le sacrement du baptême, lave ainsi, par le moyen de l’eau, les corps déjà lavés de ceux qui ont pris une seconde naissance, de même que le sang de l’agneau était mis sur les portes de ses maisons par l’ancien peuple [de Dieu], pour en écarter l’ange exterminateur.

II. De là vient qu’on lit dans la règle ou le canon (in canone) du pape Alexandre Ier : « Nous bénissons pour les peuples l’eau mêlée de sel, afin que tous ceux sur qui elle se répand soient sanctifiés et purifiés, et nous voulons que tous les prêtres fassent cette aspersion. Car si la cendre de la génisse, répandue sur le peuple, le sanctifiait et le purifiait, savoir : des fautes vénielles, combien plus l’eau mêlée de sel et consacrée par les prières qu’on adresse à Dieu sanctifie le peuple et le purifie de ses fautes vénielles. Et si, en y jetant du sel, Elisée fit cesser la stérilité de l’eau, combien plus le sel, consacré par les prières

    exteriusque caput nostrum totumque corpus et mentem meam, tuus, Domine, purget et mundet Spiritus almus ; « Que ton Esprit saint, ô Dieu ! purifie intérieurement et extérieurement notre tête, mon corps, et mon ame tout entière. »