Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/411

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gnés par le côté droit de l’autel. Quelques-uns, après avoir pris l’ablution, inclinent le calice pour montrer que le sépulcre est vide, parce que le Christ est ressuscité et est sorti du tombeau[1].


CHAPITRE LVI.
DE LA POSTCOMMUNION.


I. L’antienne que plusieurs appellent Postcommunion est ainsi nommée parce qu’on la chante après la communion, ou pour marquer que la communion est achevée : car, dans la

  1. Purifier un vase, c’est en ôter ce qui n’est pas de ce vase ; c’est poùrquoi l’ablution du calice et de la bouche du prêtre, qui se fait afin qu’il n’y reste rien du corps et du sang de Jésus-Christ, s’appelle purification. Durant les douze premiers siècles de l’Église, cette ablution ne se faisait pas communément. Les liturgistes, jusqu’au Traité des Mystères, par Innocent III, à la fin du XIIe siècle, marquent seulement que le prêtre se lave les mains, qu’on jetait l’eau dans un lieu propre et honorable qu’on appelait la piscine ou le lavoir, et qu’on jetait aussi dans le même endroit ce qui avait servi à laver le calice. Mais, pour un plus grand respect et une plus grande précaution, les prêtres ont jugé à propos de prendre l’ablution, dans laquelle il peut y avoir quelque particule du corps ou du sang de Jésus-Christ. Le pape Innocent III, quinze ou seize ans après son Traité des Mystères, écrivit, l’an 1212, à l’évêque de Maguelonne que le prêtre doit toujours faire l’ablution avec du vin et la prendre, à moins qu’il ne dût dire une autre messe ce jour-là. Cette ablution était en usage depuis longtemps parmi les ordres religieux. On voit, dans les anciennes Coutumes de Cluny et de Saint-Bénigne de Dijon (dans D. Martenne, De Rit. monach., p. 189 et seq.), que le prêtre prenait le vin avec lequel il purifiait le calice ; qu’il lavait aussi ses doigts dans un autre calice, et qu’après avoir pris cette ablution il purifiait encore le calice avec du vin qu’il prenait aussi. Ces ablutions avec le vin n’empêchaient pas que le prêtre ne se lavât les mains ou les doigts dans la piscine qu’on voit encore auprès de l’autel en plusieurs églises.
    Quant à la prière Quod ore sumpsimus, que le prêtre dit après l’ablution, il paraît, par les Heures de Charles-le-Chauve, qu’au IXe siècle les fidèles disaient cette oraison après avoir communié ; et, comme chacun se l’appliquait en particulier, on y lit au singulier : Quod ore sumpsi. On lit de même : Quod ore sumpsi, au singulier, dans un Missel du XIIe siècle, de l’abbaye de Marchienne, au diocèse d’Arras ; dans ceux de Saint-Vaast, d’Arras, vers le même temps ; dans les anciens imprimés de Meaux, etc. ; peut-être parce que les prêtres, récitant cette oraison secrètement, se la sont appliquée en particulier