Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/421

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C’est de là que les excommunications tirent leur origine (xxi distinct.).

VI. Enfin, il est dans l’ordre que le plus grand en dignité bénisse le plus petit. D’où vient qu’Abraham fut béni par Melchisédech, qui ne fut pas béni par Abraham. Donc aucun prêtre ne doit donner la bénédiction à son supérieur que du consentement de celui-ci. Bien plus, quand l’évêque entend la messe, le prêtre célébrant lui demande en tout sa permission et sa bénédiction. Cependant le prêtre qui célèbre la messe peut bénir, même quand l’évêque est présent, lorsqu’il le permet, et même dans le cas où l’évêque ne voudrait pas bénir lui-même, autrement non, comme cela a été prévu par le Concile d’Orléans précité (cavetur). Car, selon saint Jérôme (xcv d., eadem), « le prêtre, qui n’a pas craint de consacrer le Christ, peut bénir le peuple. » Et ce qu’on lit dans le Concile de Carthage (XXVI, q. v) : « Il n’est pas permis au prêtre de célébrer et de donner la bénédiction au peuple, » doit s’entendre de la bénédiction solennelle, qui n’appartient qu’à l’évêque.

VII. Et cette bénédiction a lieu en ces termes : Sit nomen Domini benedictum. La bénédiction épiscopale se fait encore par manière d’imposition des mains. D’où l’évêque, quand il bénit, tient, comme Aaron, la main élevée sur le peuple, et aussi à l’exemple du Christ, qui, avant son ascension, éleva les mains et bénit ses disciples. Comme donc les seuls évêques imposent les mains, parce qu’on lit dans les Actes des apôtres : « Les apôtres seuls imposaient les mains, à l’exclusion des autres disciples, » c’est pour cela que l’évêque seul donne la bénédiction solennelle. Or, après la bénédiction solennelle que donne l’évêque avant l’Agnus Dei, il ne faut pas bénir une seconde fois solennellement à la fin de la messe. Cependant, à la messe pour les morts on ne bénit pas, comme on l’a dit au chapitre de la Fraction de l’hostie.

VIII. Viennent ces mots : Placeat tibi, parce que, d’après le témoignage de saint Luc dans les Actes des apôtres (c. i).