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CHAPITRE XIII.
DU GLORIA IN EXCELSIS[1].


I. Aussitôt que le Kyrie eleison est dit, le prêtre ou le pontife, d’après la règle du pape Télesphore, commence le Gloria in exccelsis Deo, qu’on entendit chanter par les anges, comme on le lit dans l’évangile de [saint] Luc. Cet hymne des anges rend témoignage à la nativité du Christ, par rapport au temps. Le prêtre, le premier, l’entonne seul, parce qu’il représente l’Ange du grand Conseil. Car ce fut cet ange seul, dont le prêtre reproduit le type, qui annonça le premier la naissance du Sauveur, comme on lit dans [saint] Luc : « Voici que je vous annonce une grande joie pour tout le peuple : c’est qu’aujourd’hui il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. » Et le prêtre, en entonnant ce cantique, se tient au milieu de l’autel, pour nous rappeler que pendant que le silence dominait sur toute la nature, au milieu du monde, c’est-à-dire pour le salut des hommes, naquit le Messie que les prophètes avaient prédit. Cette position du prêtre représente encore celle de l’Ange lorsqu’il annonça la nativité du Christ aux bergers ; et, en commençant le Gloria in excelsis, le prêtre élève les mains pour les raisons que nous dirons à la fin du chapitre suivant. En commençant cet hymne, il se tourne aussi vers l’orient, autant parce que l’Ange vint de l’orient à Bethléem, que parce que nous avons coutume d’adorer le Seigneur du côté de l’orient. Troisièmement, en commençant le Gloria le prêtre se tient au milieu de l’autel pour marquer que le Christ fut médiateur entre nous et Dieu (x dist.), et c’est par sa médiation que nous avons fait la paix avec Dieu. Le chœur, qui répond en chantant, représente cette multitude

  1. Voir la note 8, page 465.