Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/104

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septième office, c’est-à-dire à complies, parce qu’il demande à être renvoyé dans la paix, ce qui signifiait le septième âge de ceux qui sont dans le repos. On dit encore en trois heures trois bonnes nouvelles (evangelia), c’est-à-dire, à l’aurore, Benedictus, pour y annoncer l’apparition de la vraie lumière ; à vêpres, Magnificat, parce que, comme il est dit dans ce cantique, Dieu, à la fin du monde, perdra les superbes et exaltera les humbles ; à complies, Nunc dimittis, parce qu’après le jugement les saints régneront dans la paix. Quand le cantique est terminé, suit l’antienne, qui signifie l’amour ou la dévotion que nous devons avoir en louant Dieu. Avant de dire le cantique, on offre à Dieu de l’encens pour marquer la dévotion qui procède du feu de la charité et qui doit accompagner toutes nos louanges. Car l’encensoir est le cœur de l’homme, le feu est la charité, l’encens est la prière, la fumée qui s’élève en haut est la dévotion par laquelle l’homme doit s’élever aux choses spirituelles, d’après ces paroles : Dirigatur oratio mea, etc. Nous en avons parlé dans la quatrième partie, au chapitre de l’Arrivée du Pontife à l’autel, et nous en parlerons encore au chapitre de Vêpres. D’abord, on encense autour de l’autel, car le prêtre de l’ancienne loi entrait le matin dans le temple pour encenser autour de l’autel, comme on le dira au chapitre de Vêpres. Ainsi, on encense autour de l’autel, pour marquer que nous devons dire le cantique avec toute l’affection de notre ame, et pour qu’il ne nous arrive pas ce qui arriva à Zacharie, à qui, pendant qu’il offrait l’encens, apparut un ange disant qu’il lui naîtrait un fils_, et lequel devint muet pour n’avoir pas cru. Croyons donc aux promesses de Dieu, de peur que nous ne devenions muets pour chanter ses louanges. Nous en donnerons encore un autre motif au chapitre de Vêpres. Après le cantique vient l’oraison, par laquelle on obtient les promesses ; nous en avons parlé dans la préface de cette partie. On a parlé dans un chapitre précédent des laudes et des matines que disent les moines.