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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/132

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verset, on encense, pour marquer que personne ne peut donner à Dieu de parfums d’agréable odeur, ou bien donner aux autres l’exemple des bonnes œuvres, figurées par l’encens ; à moins qu’il ne se consacre aux œuvres qui concernent le ser vice de Dieu, ce qui est désigné par les psaumes, et n’enseigne les autres, ce qui est figuré par la leçon. De là la coutume, qui s’est établie dès l’origine de l’Eglise, dans les principales solen nités, à Magnificat et Benedictus, de dire trois fois l’antienne ou de la prolonger autant de fois en chantant, jusqu’à ce que tout le peuple qui est présent soit parfumé de l’odeur de l’encens ; enfin, on la dit avec le neume, qui est un son inarticulé, comme on l’a dit au commencement de cette partie. Or, le prêtre, que son office rend le plus digne de l’assemblée (de l’Eglise), doit offrir l’encens, comme étant le successeur d’Aaron, afin que des parfums éternels et les odeurs les plus suaves soient répandus devant Dieu, d’après ces paroles : « Que ma prière, Seigneur, monte à toi et parvienne comme l’encens jusqu’aux pieds de ta Majesté. » Nous avons parlé de cela à Matines et Laudes.

VI. On dit aux vêpres le petit verset de l’exhortation, pour exciter les paresseux à comprendre les promesses de Dieu qui sont contenues dans ce cantique de la bienheureuse Marie : Magnificat anima mea, etc., qui se trouve dans saint Luc (c. i). La première promesse a été faite à Noé ; d’où on lit dans la Genèse : « Je placerai mon arc-en-ciel dans les nuées du ciel, » et cette promesse s’est accomplie. La seconde a été faite à Abraham et à David. Il a été dit à Abraham : « En ta race seront bénies toutes les nations, ; » à David : « Je placerai sur ton trône un de tes rejetons ; » et cette promesse s’est accomplie dans la personne de la bienheureuse Marie, comme l’indique cet endroit de son cantique : Recordatus misericordiæ suæ, « Il s’est souvenu de sa miséricorde. » Or, l’accomplissement de toutes ces promesses nous est un gage certain qu’il accomplira aussi la dernière, c’est-à-dire qu’il nous donnera