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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/135

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celui qui est puissant et dont la miséricorde s’étend dans les siècles des siècles a fait en eux de grandes choses.

IX. Pour représenter cette joie et cette allégresse, on allume les lampes à vêpres ; ou bien c’est à cause de ce cantique qu’on les allume principalement, parce que ce cantique est tiré de l’Evangile ; ou bien encore, afin qu’étant au nombre des jeunes gens et des cinq vierges sages, nous courions avec les lampes des bonnes œuvres à l’odeur des parfums de la bienheureuse Vierge, et que nous entrions à sa suite dans la joie de notre Seigneur. Et comme nos œuvres, représentées par les lampes, ne peuvent briller si elles ne sont formées par la charité, c’est pourquoi on termine le cantique par l’antienne, qui désigne la charité. Quand l’antienne a été chantée une seconde fois aux jours ouvrables, on se prosterne en priant, et on prie plus longtemps qu’aux autres offices, parce que l’Eglise prie spécialement pour ceux pour lesquels le soleil de justice a disparu, quoiqu’elle prie encore pour les autres et observe ce que nous avons dit plus haut au chapitre de Tierce, où l’on traite des prières. Mais dans les jours solennels on dit aussi la collecte, et l’on prie presque debout. Nous avons parlé de cela au même endroit, où nous avons dit encore en quoi l’office de vêpres s’accorde avec l’heure de prime.

X. L’office des morts commence par les vêpres, mais ne renferme pas de secondes vêpres, pour marquer que cet office finira quand les âmes des prédestinés, ayant satisfait entièrement, jouiront de l’éternelle béatitude ; mais pour les saints, de la glorification spirituelle desquels l’Eglise est certaine, on dit les premières et les secondes vêpres. Si dans leur fête on dit déjà neuf leçons, ils ont les secondes vêpres, à cause de la glorification dont ils jouissent déjà, non qu’ils ne possèdent la double étole (exprimant la glorification corporelle qu’ils possèdent au ciel et qui n’aura jamais de fin), qui convient à tous les élus ; mais l’Eglise, pour indiquer la différence des récompenses dues aux uns et aux autres, donne plus de solennité à