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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/150

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pitre LXX, qui traite des Sept Jours après Pâques, et au chapitre suivant.

IX. L’Eglise représente le temps d’automne ou de pèlerinage depuis l’octave de la Pentecôte jusqu’à l’Avent du Seigneur, parce qu’après notre réconciliation avec Dieu il ne nous reste plus qu’à nous considérer comme des pèlerins, avec le Psalmiste, qui dit : « Je suis un étranger et un voyageur » ou pèlerin. Nous chantons alors tous les cantiques d’allégresse, pour désigner notre joie de la révélation des divins mystères ; cependant, quelquefois l’Église en supprime quelques-uns, et elle ne multiplie pas les Alleluia comme elle l’a fait dans le temps précédent, pour marquer notre éloignement du bien, enfanté par notre propre négligence ; elle chante Alleluia dans l’espoir de notre résurrection, et le Gloria in excelsis pour l’état de justice qui nous est rendu. Elle récite aussi tous les jours Alleluia, mais non le Gloria in excelsis, comme on le dira sous le temps de l’Avent. Elle chante aussi l’Alleluia après le graduel, en signe des travaux par lesquels nous devons passer pour arriver à la patrie, où se trouve la véritable vie. D’après ce que nous venons de dire, il résulte évidemment que l’homme, avec raison, au commencement de l’hiver, dit, comme en désespérant : Circumdederunt me gemitus mortis, « Les gémissements de la mort m’ont environné. » Au commencement du printemps il dit, comme en respirant : Ad te levavi animam, etc. Au commencement de l’été, l’architecte de l’Église, saint Pierre, dit à ceux qui ont été régénérés par le baptême et éclairés par la grâce : Quasimodo geniti infantes, etc., « Semblables à des enfants nouveau-nés. » Au commencement de l’automne, l’homme se réjouit de la miséricorde du Seigneur, en disant : « Domine, in tua misericordia speravi, « J’ai espéré. Seigneur, en ta miséricorde. » Mais, réfléchissant à l’état de misère où il est tombé par sa négligence, il ajoute aussitôt le verset Usquequo, Domine, ohlivisceris in finem, « Jusques à quand, Seigneur, m’oublieras-tu ? » sera-ce pour toujours ?