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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/16

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CHAPITRE II.
QU’EST-CE QUE L’OFFICE ; DE SON INSTITUTION ET DE SES PARTIES.


I. Selon saint Isidore, l’office est un acte propre et proportionné aux personnes, aux mœurs des villes, ou à la profession que l’on a embrassée ; car autre est la règle des moines, autre celle des chanoines, autre celle des ermites, et ainsi du reste. Office, d’après saint Jérôme dans le livre des Offices, vient de efficiendo, en faisant, en agissant, comme si l’on disait : efficium, d’efficio, efficis, en changeant une lettre en une autre, pour la grâce de l’expression (efficere officium) ; à chacun, en effet, il convient de remplir son office. Ou, selon saint Isidore, on dit office pour que chacun fasse des actes qui ne nuisent à personne, mais soient utiles à tous.

II. Au reste, généralement dans l’Eglise il ne faut rien chanter ou lire qui n’ait été réglé ou approuvé expressément, ou tout au moins toléré par la sainte Eglise romaine. Pourtant, dans la primitive Eglise chacun chantait à sa guise, les uns une chose, les autres une autre, pourvu que les chants se rapportassent à la louange de Dieu. Tous, cependant, observaient certains offices établis dès le commencement, ou par le Christ lui-même, comme l’oraison dominicale, ou par les apôtres, comme le symbole.

III. Mais dans la suite des temps, l’Eglise de Dieu étant déchirée par les hérésies, l’empereur Théodose, le fléau des hérétiques, pria le pape Damase de charger un homme prudent et catholique de régler l’office ecclésiastique. C’est pourquoi ce même pape ordonna au prêtre Jérôme, qui se trouvait alors à Bethléem avec Paule et Eustochie et d’autres vierges encore, et qui auparavant avait vécu à Rome sous sept papes, de