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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/164

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« Nous viendrons à lui, ci nous ferons chez lui notre demeure. » Et dans la Sagesse on lit (c. ix) : « Seigneur, envoie ta sagesse, afin qu’elle réside avec moi. » C’est de ces deux avènements que parle Habacuc (c. ii), lorsqu’il dit : « S’il diffère sa venue, attends-le, parce qu’il viendra et ne tardera pas avenir. » Le troisième avènement a lieu à la mort de tout homme ; c’est de cet avènement que parle le bienheureux Jacques, lorsqu’il dit : « Soyez patients jusqu’à l’avènement du Seigneur ; » et saint Mathieu (c. xxiii) : ce Si le père de famille savait l’heure à laquelle doit venir le voleur, etc. C’est pourquoi, tenez-vous prêts, etc. » Et plus loin : « S’il vient dans la première veille, c’est-à-dire dans la jeunesse, et dans la seconde veille, etc., et qu’il nous trouve en cet état, c’est-à-dire faisant pénitence, bienheureux sont ces serviteurs. » Le quatrième avènement sera celui où il viendra avec une grande majesté, et cet avènement arrivera au jour du jugement. Sur cet avènement, voici ce qu’on lit dans Isaïe (c. iii) : « Dieu viendra pour le jugement, avec les anciens de son peuple. »

III. Et remarque que le premier avènement a délivré les âmes de la servitude du diable, le second les délivre du péché, le troisième les affranchit de la peine, le quatrième délivre les corps. Cependant l’Église ne célèbre que deux avènements, savoir l’avènement dans la chair et l’avènement pour le jugement ; et elle confond ensemble le premier et le second, car le Seigneur a fait son avènement dans la chair pour le faire aussi dans notre ame ; c’est pourquoi il est dit : « Venant, il viendra et ne tardera pas. » Venant, c’est-à-dire dans la chair, il viendra, c’est-à-dire dans notre ame ; de plus, parce que l’un et l’autre avènement appartiennent à la miséricorde, de même le troisième et le quatrième avènement sont pris dans le même sens, parce que l’un et l’autre n’ont qu’un effet sous le rapport de la justice. L’Église célèbre donc l’avènement du Christ sous deux rapports, pour inspirer à ses enfants tout à la fois la crainte et l’amour de Dieu ; d’où on lit dans le