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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/167

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ces trois chants ne se trouvent pas toujours ensemble, comme nous le dirons dans la préface de la septième partie. Mais pour quoi ne supprime-t-on pas Alleluia dans ce temps, puisque c’est un cantique de joie ; car, dans l’Avent, on jeûne et on ne célèbre pas de mariages.

VI. En outre, ce jeûne est un jeûne de pénitence, ou un jeûne qui marque la joie. Si c’est un jeûne de pénitence et de deuil, on doit supprimer tous les chants de joie ; si c’est un jeûne de joie et d’allégresse, on doit dire tous les cantiques de joie et d’allégresse, et en particulier Gloria in excelsis. Voici la solution : Ce jeûne est un jeûne partie de joie, partie de tristesse. C’est un jeûne de joie par rapport au premier avènement, c’est-à-dire dans la chair, dont on fait mention en ce temps ; c’est un jeûne de tristesse par rapport au second avènement, c’est-à-dire pour le jugement, dont on fait mention ici. Voilà pourquoi, en ce temps, on dit quelques cantiques d’allégresse, à cause de l’avènement de la miséricorde et de la joie, et on en tait certains et l’on jeûne, à cause de l’avènement de la Justice divine et de la Trinité. On ne supprime donc pas Alleluia, parce que le temps de l’Avent renferme quelque joie, à cause de l’espérance de l’incarnation du Christ attendu par nos pères, et à cause delà certitude de notre glorification future, qui nous est donnée par le premier avènement. Mais il n’en est pas ainsi dans la Septuagésime, parce que tout ce temps est un temps de deuil ; c’est pourquoi on ne dit point alors les cantiques des anges, mais les cantiques des hommes, comme nous allons le dire. Mais, dans les fêtes de Neuf Leçons qui tombent dans l’Avent, on doit célébrer la messe des fêtes solennelles à tierce, avec Gloria in excelsis, etc., et Ite missa est, et les ministres et le prêtre quittent les chapes noires ou violettes, pour revêtir les chapes des fêtes solennelles, suivant que la fête le requiert. On dit à none la messe du jeûne, et alors on quitte les dalmatiques, vêtement nommé subtile, ou tunicelle, tunicella, pour reprendre les ornements qui con-