Aller au contenu

Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cette vie, est imparfaite ; ou ne fait que commencer ; mais dans la patrie céleste elle sera perfectionnée par les bonnes œuvres qui se font ici-bas par la charité, d’après ces paroles d’Isaïe : « Il vit le Seigneur, dont le feu est dans Sion, et le foyer dans Jérusalem. » Cependant, dans les principales solennités on dit très-justement l’antienne avant le psaume, pour marquer que nous devons nous montrer plus parfaits dans la pratique des bonnes œuvres.

XXVIII. On commence aussi par une voix prise dans un chœur, et on termine par plusieurs voix choisies dans un autre chœur, d’abord parce que la charité a son principe dans un seul, c’est-à-dire dans le Christ, et est consommée dans ses membres par lui-même, comme il le dit dans l’évangile de saint Jean : a Je vous donne un commandement nouveau, etc. » Or, Dieu nous ayant aimés le premier, nous devons également correspondre à son amour. En second lieu, pour marquer que la voix des prédicateurs, qui tend toujours à l’unité, avertit chacun de nous qu’il doit donner à son prochain par la charité ce qu’il a acquis par ses œuvres particulières, de telle sorte que si l’un étudie dans les écoles et l’autre ensemence les champs, dans le temps de la moisson le docteur donne la science à l’agriculteur, et ce dernier le pain au docteur.

XXIX. Au reste, l’antienne après les psaumes est chantée communément par tout le peuple, parce que la charité procure à tous une joie commune. De plus, les deux chœurs chantent alternativement, pour désigner l’amour ou la charité mutuelle qui ne peut subsister dans un nombre de personnes moindre que deux. L’antienne réunit les deux chœurs, afin que la charité réunisse deux frères par les bonnes œuvres.

XXX. Saint Isidore dit (lib. vi, (Etymol.) que le mot grec Antifônos signifie en latin voix alternative, parce que les deux chœurs, en se répondant l’un à l’autre, alternent le chant des mélodies, semblables aux deux Séraphins et aux deux Testaments qui se répondent l’un à l’autre. De là vient que les