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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/83

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Seigneur a promis la couronne aux vigilants. » Or, nous avons dit, au commencement du traité précédent, ce que signifie le temps de la louange matinale (de matines et laudes).

II. On dit laudes, parce que cet office fait surtout retentir les louanges que nous adressons à Dieu, parce qu’il nous a ramenés des ténèbres de l’erreur à la lumière ou dans la voie de la vérité, et pour repousser les tentations du diable ; d’où Isaïe (c. xxv) dit : « Sortez de votre sommeil et louez Dieu, vous qui gisez dans la poussière ; voici la rosée de la lumière. » Touchant cet office du matin, le Prophète dit : « Je veille pour te louer, ô mon Dieu ! dès la pointe du jour. »

III. Or, nous chantons l’office de matines et l’office de vêpres comme pour offrir au Seigneur un sacrifice incessant ; car, dans l’Ancien-Testament, on offrait à Dieu un sacrifice continuel, c’est-à-dire le matin et le soir. Mais le sacrifice du soir était plus digne, c’est-à-dire plus gras, suivant l’expression des Juifs, comme nous le verrons à l’article de Vêpres. Pour nous, par l’office du matin nous entendons la loi ancienne ; par l’office du soir ou de vêpres, la passion du Sauveur, qui, le soir du monde, c’est-à-dire dans le sixième âge, s’est offert à Dieu le Père pour nous ; d’où ces paroles du Psalmiste : « Que l’élévation de mes mains te soit agréable comme le sacrifice du soir. » Ce sacrifice, c’est-à-dire le sacrifice du soir, correspond donc à celui-ci, c’est-à-dire au sacrifice de la passion. Or, dans les deux offices de matines et laudes, et de vêpres, les psaumes, sous cinq distinctions ou divisions, sont terminés par Gloria Patri. De même, dans le premier comme dans le second, on dit l’hymne, la leçon et le verset ; à vêpres, on chante le cantique de Marie ; à matines et laudes, celui de Zacharie.

IV. Or, comme l’office de vêpres est plus digne à cause de la chose plus excellente qu’il représente, tout s’y passe avec plus de solennité ; on y chante plus solennellement qu’à l’office du matin, et on y intercale un répons. Saint Isidore, dans le livre