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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/90

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le second ; ainsi, elle est invitée à rendre à Dieu des actions de grâces par ces paroles du psaume Misereatur nostri : « Que tous les peuples, ô Dieu ! publient tes louanges ; que tous les peuples te louent et te rendent grâces, etc. » On ne dit pas Gloria Patri à la fin du psaume Deus, Deus meus, par cette autre raison que dans ce psaume il s’agit de la misère du genre humain ; c’est pourquoi l’on y dit : « Mon ame est brûlante de soif, etc. » Car tous les psaumes traitant des misères et des adversités ne louent pas Dieu pour ces afflictions, ce qui devrait pourtant avoir lieu ; mais dans le psaume suivant, c’est-à-dire Deus misereatur nostri, on dit à la fin Gloria Patri, parce que ce psaume traite de la miséricorde de Dieu, qui accorde les biens au genre humain et en éloigne les maux. Au reste, les deux psaumes précités et le psaume Laudate Dominum ne sont jamais séparés, pour marquer que sans la foi et sans le désir d’être uni à la Trinité, tous deux exprimés dans les deux psaumes précités réunis, et, de plus, sans la louange de Dieu, désignée par le psaume Laudate, nous ne serons jamais de vrais chrétiens.

XVI. On demande encore pourquoi l’Eglise nous invite à témoigner à Dieu de saints transports de joie dans le psaume Jubilate, tandis qu’elle-même ne témoigne pas ces transports ? A cela on peut répondre que l’office de laudes signifie la résurrection du Seigneur, qui, étant déjà complète dans le chef, c’est-à-dire dans le Christ, est encore à compléter dans les membres. Pour marquer donc qu’elle n’est encore achevée qu’en partie, on ne dit pas de neume à la fin des antiennes, surtout de celles qui ont lieu aux psaumes qui font mention de la résurrection : car le neume est un chant conçu par l’espérance de la gloire ; mais, comme la résurrection est encore à compléter dans les membres, c’est pourquoi le neume, dans certaines antiennes, est appelé jubilus. De là vient que dans le temps pascal, aux versets, aux répons et aux Alleluia, nous ajoutons des neumes pour marquer la jubilation, à cause de notre ré-