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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/96

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la grâce. En effet, à la seconde férie on rappelle l’état de la primitive Eglise, qui reçut l’héritage éternel par la prédication des saints, comme on l’a dit ; c’est pourquoi, dans le psaume Verba mea, l’Eglise prie pour l’héritage éternel qu’elle a recueilli par le Christ. De là vient qu’à la fin du même psaume il est question de cet héritage acquis par l’Eglise. Dans le cantique, elle rend des actions de grâces en disant : « Seigneur, je confesserai tes louanges et te rendrai des actions de grâces, parce que tu t’es irrité contre moi ; mais ta fureur s’est détournée de moi et tu m’as consolé » (Isaïe, xii). En effet, la colère de Dieu a duré jusqu’à la passion du Sauveur ; mais alors le Seigneur a calmé son courroux, et il a consolé l’Eglise en lui ouvrant la porte de son royaume céleste, tandis qu’auparavant tous étaient jetés dans les enfers. C’est pourquoi, dans le psaume, pour montrer sa solitude, l’Eglise dit : « Je me tiendrai le matin en ta présence et je connaîtrai, etc. » Mais dans le cantique, pleine de confiance, elle dit : « Le Seigneur est ma force et ma louange, » c’est-à-dire c’est par lui que je suis forte, et c’est lui que je suis tenue de louer. C’est donc à l’Eglise tout entière que se rapportent les paroles du psaume Verba mea, mais spécialement à la primitive Eglise, qui reçut des apôtres la promesse de l’héritage éternel ; et alors l’étendard de la croix commença à être porté haut parmi les nations ; c’est à cet étendard que le cantique a trait, ce qui apparaît manifestement, d’après les paroles d’Isaïe qui précèdent ce cantique ; car le Prophète dit, un peu plus haut : « En ce jour-là la racine de Jessé apparaîtra comme un étendard aux yeux des peuples ; les nations lui adresseront leurs vœux, et son sépulcre sera glorieux. » Un peu après il dit : « Il élèvera l’étendard sur les nations, et il rassemblera les exilés d’Israël, etc. » Notre Sauveur est la racine de Jessé, et c’est lui-même qui est élevé comme un étendard aux yeux des peuples, parce que les nations ont les regards tournés vers Dieu et lui adressent leurs vœux ; et son tombeau a été glorieux. Quoique nos péchés l’exigeassent,