Page:Durant - Études et souvenirs.djvu/14

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ce concert d’airain leurs grondements et leurs éclats, et ce spectacle imposant éclairé par le soleil d’Italie : non il n’est pas de paroles pour exprimer les émotions dont on se sent pénétré dans ce moment, lorsque surtout on a dans le cœur quelque croyance, et dans la tête quelque enthousiasme.

Le jour de Pâques se termine par la double illumination de Saint-Pierre et par la brillante Girandola du Mausolée d’Adrien. Nous ne faisons qu’indiquer en passant ces fêtes purement mondaines et populaires, dont quelques détails très-peu édifiants, dont quelques scènes trop méridionales n’ont point ici leur place non miscenda profana sacris.

Ainsi se succèdent les douleurs et les joies dans cette période sacrée des jours saints ; ainsi s’écoule dans le deuil et les larmes d’abord, dans l’allégresse, la jubilation et les plaisirs ensuite, cette semaine auguste, pendant laquelle l’église déploie ses pompes les plus solennelles. Ces graves et majestueuses cérémonies laissent dans l’âme des cent mille spectateurs qui en sont les témoins des impressions diverses sans doute, mais aussi profondes pour tous. Il y a pour le croyant un mystère incompréhensible d’amour, pour le chrétien un sujet de consolation et d’espoir, pour le philosophe un objet de méditation, pour l’esprit-fort au moins un doute, pour l’artiste, enfin, le plus heureux de tous, parce qu’il croit et parce qu’il comprend, il y a de généreuses et nobles inspiration et le plus magnifique tableau.