Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mlle Guay de venir le lendemain, et raisonnant la conduite probable d’Allart, se promit de ne l’attendre que dans quelques jours, ce qui ne l’empêcha pas d’espérer de chaque matin à chaque soir qu’elle allait le voir entrer.

Cependant, dix jours s’étaient passés, et Mlle Guay le lui dit elle-même : « Malbrouck ne revenait pas. »

Une après-midi, le valet de pied de Françoise vint lui demander si elle voulait recevoir monsieur… mais avant qu’il eût dit le nom, la personne qui l’avait suivi entra assez brusquement. C’était le marquis de Meximiers.

Il se passa quelque chose d’étrange dans la tête de Mme du Quesnoy. Était-ce donc le marquis qui avait écrit la lettre, fait un faux ? Presque aussi vite, elle vit l’absurdité de sa supposition. D’un air sec, assez irrité, elle attendit que le marquis expliquât le motif de sa visite. Elle y voyait toujours un rapport mystérieux, inquiétant avec Allart. Se connaissaient-ils ?

— Vous devez être étonnée de me voir ? dit le marquis.

— Oui, monsieur, très étonnée.

— Que ne braverais-je pour arriver auprès de vous

— Qu’avez-vous à me dire ?

— Mais que ma volonté augmente avec votre résistance et qu’il faudra que vous me cédiez !

Reconnaissant bien qu’elle s’était trompée sur une prétendue entente d’Allart avec lui, elle s’écria : Mais, monsieur, ces vulgaires façons à peine dignes d’un sous-officier, pensez-vous que je veuille les supporter ?