Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ricochets de ses actions, il se trouva que l’idée de dévouement qu’avait eue Allart devint promptement la source de véritables souffrances pour Françoise et pour lui.

Sa pensée fut ramenée sur le désintéressement de cette passion et lui en montra l’aspect pénible. Dès lors il eut beau chercher à s’affermir dans le renoncement, la promesse faite à Françoise l’obséda, le leurre d’une telle situation le poursuivait partout. Il lui fut amer d’aborder ou de quitter Mme du Quesnoy en pensant que son amour était comme mutilé, tronqué, et qu’il se sevrait de la plus ardente, de la plus forte des félicités.

Il se figurait que le jour où il sortirait des bras de Françoise, il y aurait dans les yeux, dans le cœur, dans les épanchements de celle-ci, des délices cent fois plus vives que celles où le parquait une loyauté acharnée. Il lui semblait, par le contraste entre ce qu’il rêvait et le peu qu’il croyait posséder, que Mme du Quesnoy devenait froide, se fatiguait de lui.

Il se tenait des discours, se raillait de ne pas être un homme, se disait qu’en rétrécissant son bonheur il nuisait à Françoise et l’emprisonnait avec lui dans une région froide, languissante. La violence même de ces entraînements l’effrayait. Il y résistait de toutes ses forces. Il se fit les serments les plus terribles de ne pas manquer à sa loyauté.

Un jour qu’il se plaignit du sort qui l’avait écarté des pas de Mme du Quesnoy à l’époque de son mariage, il la rejeta brusquement dans le trouble, de son côté.