Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/154

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Ne raisonnant plus, tout entière livrée au mouvement puissant qui remportait, elle partit pour aller chez Allart !

Occupé avec son frère l’abbé, Philippe et lui causaient justement pendant un instant où ils avaient interrompu le travail. Allart avait avoué qu’il était amoureux, et combien il trouvait la situation pénible pour un homme loyal.

L’abbé, chose rare parmi les prêtres, était ennemi des femmes. D’ailleurs, il admettait toutes les faiblesses chez les laïques.

— Indépendamment de la faute morale, il y a une telle inintelligence à subordonner sa vie à des êtres bizarres, que je n’ai jamais compris l’attrait que vous trouvez auprès d’eux. Je vous blâme absolument et de toutes façons ; mais je n’entreprendrai pas de vous en détourner. Je pense qu’un moment viendra où vous en aurez assez de regret, achevait-il de dire, lorsqu’on vint annoncer à Allart que quelqu’un le demandait.

Il sortit de son cabinet en laissant la porte ouverte, ne pensant pas que ce fût rien d’important.

À peine eut-il reconnu Françoise, que l’abbé pouvait voir de l’autre pièce, qu’il entra dans une véritable colère :

— Comment ! vous venez ici ? mais vous êtes insensée ! Retournez. Je n’ai pas le temps de vous recevoir. Je ne le puis. Que vous a-t-il passé par la tête ?

Il la repoussa légèrement.

Elle resta pétrifiée, né dit pas un mot, baissa la tête et se laissa repousser.