Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/178

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— Ce coquin de Niflart m’avait entortillé en me disant que votre mari avait monté avec lui la grande spéculation sur laquelle je lui ai prêté trois cent mille francs. Tout est raflé. Un passif de deux millions. Le coquin est à Bruxelles, et moi, qui ai trois millions, j’ai failli être exécuté à la Bourse. Mais M. du Quesnoy rendra gorge pour lui. Quelle est son adresse au juste ?

— M. du Quesnoy est envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire du roi de France près le prince de N…, membre de la Confédération germanique, dit-elle tout à coup avec un ton amer et en scandant les mots.

— Je le savais, reprit Popeland, un peu ébloui malgré sa colère par l’énumération de ce long titre.

Elle ajouta avec assez de vivacité :

— S’il vous doit, vous serez payé. D’ailleurs je lui écrirai moi-même. S’il vous doit, vous serez payé, répéta-t-elle en appuyant et d’un air qui dompta Popeland.

Il s’essuya le front, tourna son chapeau dans ses main, gêné de tout ce qu’il avait dit :

— Ah ! madame, dans quel siècle vivons-nous ! trouva-t-il.

— Mais, demanda Mme du Quesnoy qui réfléchissait, est-ce que cet homme, ce Niflart, n’avait pas gagné de l’argent, il y a peu de temps ?

— Il nous l’avait fait croire, et il n’en est que plus coquin.

— Quand donc est-il parti ?

— Avant-hier, madame, avant-hier, s’écria Pope-