Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/191

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Il l’en assura et alla se mêler aux conversations avec un entrain tout de surexcitation et de volonté.

Mais chez lui, seul à deux heures du matin, devant sa lampe qui éclairait de toute sa lueur les cruelles lettres dépliées à côté les unes des autres, et qui jetait de grandes ombres dans tout le reste de la pièce, de grandes ombres pareilles à de noirs personnages à attitude inquiétante, Joachim se sentit désarme de toute force pendant un moment.

Puis les combinaisons pour remonter à flot revinrent à son esprit. Il avait encore l’affaire Popeland parmi ses ressources.

La baronne Guyons reviendrait à la charge auprès du ministère, il l’y pousserait en dépit d’elle-même, il saurait entraîner aussi le vicomte Ballot.

Il trouverait bien de plus le moyen de réunir, de ressaisir dix, quinze, vingt mille francs. Il en avait trois mille dans son secrétaire, il les compta et les mit sur sa table. À la prochaine échéance de fermages et de rentes de sa femme, il toucherait près de quinze mille francs. Telles gens lui devaient qui mille, qui quinze cents francs depuis longtemps il irait battre le rappel d’une restitution chez tous.

Et en un mois, à la Bourse, on pouvait doubler la somme ainsi amassée, en deux mois la quadrupler, en trois… il prit la plume et fit des chiffres interminables… Il y avait des systèmes presque sûrs pour gagner à la Bourse. Avec un esprit fin et sagace surtout ! Et puis, on pouvait tenter la chance de Bade encore !

Et quand le gain acquis d’une façon ou de l’autre