Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/196

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Françoise réfléchit. Il lui sembla qu’elle devait réellement recevoir maintenant le prix de sa conduite honorable. Elle n’avait pas manqué à son devoir, donc qu’avait-elle à cacher, pourquoi reculerait-elle devant son mari ? Allart était un honnête homme, un être à mille pieds au-dessus de l’autre et cet honnête homme serait banni de la maison du vicieux, de celui dont l’honneur n’existait plus ! Mais le commerce d’Allart était une insigne faveur pour M. du Quesnoy, et si celui-ci avait quelque chance de se relever, où la trouverait-il mieux que dans l’exemple et la fréquentation d’Allart ?

Un instant elle rêva de ces combinaisons comme les femmes avant d’avoir de l’âge et beaucoup d’expérience en imaginent souvent. C’était singulier, ridicule, et après tout généreux. Allart et elle corrigeraient, réformeraient Joachim et en feraient un homme comme il aurait dû être.

Du reste, elle s’apercut bien vite de l’étrangeté de cette invention, mais ce qu’elle voulait, c’est qu’Allart ne fût pas repoussé de chez elle.

Allart n’avait point outragé cette maison, qui donc oserait la lui interdire ?

C’était elle maintenant qui le dépassait en résolution, allant même jusqu’à l’audace.

— Vous pouvez bien continuer à venir me voir, dit-elle.

— C’est à quoi je pense, répondit Allart.

— Il vous connaît.

— Je puis lui faire une visite, reprit-il. Mais il avait