Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/209

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tout retomber dans une séance d’affaires. Et puis que voulait dire cela ?

Le notaire s’inclinant, prit aussitôt la parole :

Mme du Quesnoy a désiré que je fusse son représentant dans des questions d’intérêt qu’elle veut régler avec vous. Elle m’a chargé de vous prier de vouloir bien me dire quelle est votre exacte situation d’argent ?

Joachim ne répondit pas d’abord. Il était suspendu à une pensée : il ne fallait jamais croire que cette femme fût sa femme. C’était pour lui une étrangère ! De plus, cette espèce d’appareil, l’attitude glaciale et résolue de Françoise lui firent juger qu’elle voulait préparer une séparation de biens.

— Oh ! oh ! dit-il alors brusquement, vous tenez bien vite à prendre vos précautions. Eh bien ! la situation est fort simple, je dois environ quatre cent cinquante mille francs.

— Avec ou sans les quatre-vingt mille francs d’un M. Popeland ? demanda Françoise.

— Quels quatre-vingt mille francs, qui ça, Popeland ? Je ne lui dois rien, s’écria violemment Joachim qui n’y avait plus songé, qui se croyait mis en accusation et trouvait une issue pour s’emporter.

— C’est, je crois, un pot de vin pour une concession de chemin de fer ; il les réclame ! dit posément le notaire, en consultant du regard Mme du Quesnoy qui confirma d’un signe de tête.

— Mais je suis tombé dans une caverne de bandits ! cria plus fort Joachim.

— Du reste, madame, dit le notaire, nous aurons à