Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/229

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— Eh bien ! qu’a-t-elle dit ? Que s’est-il passé ? Avez-vous de bonnes nouvelles ? lui cria-t-il aussitôt qu’elle revint.

— Laissez-moi d’abord ôter mon chapeau, dit-elle en riant. Elle n’est pas encore morte. Elle est dans de très grandes affaires. Les notaires l’entourent. Elle vous écrira ce soir. Je vous ferai porter la lettre.

— Non, non, je l’enverrai prendre. Comment est-elle ?

— Mais très bien ! Je ne l’ai vue que deux secondes.

— Ces affaires ! Oui, je devine ce qui en est. Mais elle m’avait dit que, par suite de ces affaires, elle serait peut-être obligée de quitter son hôtel. Ah ! s’il allait me l’emmener en province ! Je vois tout maintenant. Oh ! la bonne, la grande, l’admirable femme, ma pauvre Charlotte !

Il prit les mains de Mlle Guay, comme si elle était Françoise. Il avait les larmes aux yeux. Mlle Guay en fut toute émue.

— Je suis sûr qu’elle lui a payé ses dettes ! Et lui, qui est lâche, qui est vil, ne le lui pardonnera pas. Oh ! quand je pense qu’il peut la menacer, être brutal ! Et, ma pauvre Charlotte, voilà qui est affreux, honteux même, le pire pour moi serait qu’ils se réconciliassent. Est-il une plus atroce situation ? Si elle ne m’écrit pas ce soir, j’irai demain.

— Mais non, dit vivement Charlotte, ne faites pas cela ; attendez. Que d’impatience ! Que voudriez-vous faire ?

— Est-il possible que nous ayons dû être condamnés à un pareil malheur ! reprit-il avec agitation.