Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/235

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— Et si l’on vous a donné une mauvaise réponse au ministère, c’est à la suite de quelque autre machination de ce voleur.

— C’est probable, dit Popeland, c’est clair, ajouta-t-il après un peu de réflexion.

— Eh bien, puisque vous avez toujours cru que vous m’aviez versé un pot de vin… Joachim sourit en appuyant sur le jeu de mots.

Popeland sourit aussi, mais avec embarras et étendit sa main en avant pour protester.

— Je veux bénéficier de votre injuste soupçon.

Joachim tenait si fermement en arrêt sous son regard le pauvre M. Popeland, que celui-ci en était intimidé. Aussi s’agita-t-il encore sur sa chaise. Mais cette fois on le prenait un peu à rebrousse-poil, son air d’angoisse en témoigna.

— Comment ? dit-il en balbutiant.

— Je vois que vos défiances durent toujours et que ce chenapan a bien travaillé !

— Oh ! je vous affirme !… Que lit-il dans mon âme ? se demandait M. Popeland qui sentait l’œil de Joachim le percer comme une vrille.

M. du Quesnoy lui expliqua une nouvelle et brillante combinaison, à la tête de laquelle serait Popeland avec beaucoup de personnages importants.

Il fit briller, pendant quelque temps, toutes les facettes du diamant. « Maintenant, je vous le dis franchement, cette année je ne puis rien mettre dans l’affaire, je vous prierai, en conséquence, de me prêter ces quatre-vingt mille francs pour figurer mon apport. »