Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/238

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on ne peut pas savoir, Niflart était bien un ami d’enfance, on ne peut pas savoir, mâchonnait-il tout bas.

— Et, reprit Joachim, j’ai vraiment eu beaucoup de peine à décider mon notaire à vous rembourser cette somme, car vos droits ne sont guère établis. Sans mon expresse volonté, il vous eût rayé de la liste.

Popeland reçut la flèche. Il entrevit les difficultés d’un procès, l’impossibilité même de le gagner. Il fallait donc rendre un hommage complet à la haute délicatesse de M. du Quesnoy.

— Croyez-bien, dit-il, que je vous suis fort reconnaissant.

— Je le tiens, pensa Joachim et il ajouta : Heureusement, ce qui devait nous diviser, nous unit. Popeland admira beaucoup la phrase, et ayant consenti à ce que demandait M. du Quesnoy, il n’eut plus qu’à se persuader qu’il entrait dans une voie nouvelle de prospérités et de splendeurs.

Joachim se rendit de là chez la baronne.

Depuis que Françoise trompait M. du Quesnoy, l’affection de Mme Guyons pour lui redoublait. Elle s’était prise de compassion à son égard et souhaitait de réparer les torts de sa fille.

Aussi, lorsqu’elle eut appris à la fois et la catastrophe financière et la défaveur ministérielle, elle se fâcha beaucoup, proclama que son gendre était une victime, et faillit se brouiller avec les amis puissants qui avaient fait envoyer Joachim à N…

Elle le reçut à bras ouverts, mille fois mieux qu’il n’espérait.