Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/275

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— Et comment est Françoise dans tout ceci ? demanda la baronne.

— Elle me déteste. Elle voit mes soucis avec un plaisir extrême, s’écria-t-il.

— C’est déplorable, dit la baronne, déplorable. Mon pauvre Joachim, que de peines vous avez !

Il secoua la tête tristement.

Dans le fond de sa poitrine, une voix criait acharnée : Ce n’est pas de pitié que j’ai besoin, c’est d’argent ! d’argent !

Maintenant, chaque fois qu’il vit Françoise et Allart ensemble, il se disait : Ils sont heureux, paisibles, ils savent que je suis malheureux.

Des bouffées de fureur lui montaient à la tête, ou bien c’était la pensée d’un excès de malheur inouï.

Mais avant tout encore, il lui fallait de l’argent. Il alla trouver sa sœur.

— Je vais tâter le vicomte, lui dit-il.

— Je doute beaucoup que vous réussissiez, répondit Laure, il est fort en colère de ces bruits de journaux.

En effet, dès les premiers mots, M. Ballot arrêta Joachim :

— Oh ! mon cher, je passe pour avoir de la fortune, mais mes dépenses absorbent mes recettes. Je n’ai jamais cinquante louis disponibles ; mes chevaux perdent quelquefois, ce qui exige que je ne détourne rien de ma réserve. Supprimez votre train, quittez votre hôtel et vendez votre mobilier. Je crois que c’est le plus raisonnable et le plus productif.