Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/286

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marquée de concession, et plus de confiance dans Allart car enfin, pensait-elle, il n’aurait jamais songé à pareille chose s’il se croyait trompé.

Telles étaient leurs dispositions d’esprit quand M. du Quesnoy revint.

— Bonsoir ! dit-il brusquement et en se jetant sur un fauteuil, dans l’ombre des abat-jours. Il fuma son cigare sans rien ajouter.

Un froid glacial sembla avoir été apporté par lui. Ce n’étaient pas là ses manières habituelles.

Françoise hésita d’abord. Puis quelque chose la poussa soudainement. Elle sentit approcher la grande crise.

Elle regarda Allart ; il éprouvait la même impression. Les sourcils un peu froncés, il avait l’air tellement résolu, qu’elle en fut encore enhardie. Réfléchir était devenu impossible ! La voix un peu grave de Françoise, avec un frémissement imperceptible qui en accentua davantage le timbre, s’éleva à travers le salon silencieux.

— Je suis contente que vous soyez revenu ce soir, dit-elle. ·

Joachim jeta son cigare par un mouvement rapide et fouettant, et il écouta, la tête très haut, l’œil dur, tout le corps tendu.

Françoise ne doutait pas à présent que les paroles qu’elle allait prononcer allumeraient la poudre. Ces mêmes paroles qu’un instant auparavant elle jugeait opportun de lui adresser.

Elle reprit :